Présentation
La tradition viticole en Champagne est
assez ancienne : elle remonte en effet à l'époque des romains. Ce sont eux
qui ont planté les premières vignes. Le vignoble champenois s'est ensuite
maintenu grâce à l'attention que lui a porté le clergé et notamment les
évèches de Reims et Châlons.
Au Moyen Age, les vins issus de la
côte de Champagne étaient assimilés aux "Vins de France", que l'on
produisait dans tout le Bassin Parisien. Le seul mérite des vins
originaires de la région de Reims et d'Epernay était alors de ne pas faire
trop de mal à ceux qui en buvaient! Ces vins ne portent le nom qu'on leur
connaît aujourd'hui que depuis le règne du Roi Henri IV, à la fin du
XVIème siècle : c'est à Paris qu'on les désigna pour la première fois
comme "vins de Champagne".
Ce terme eût beaucoup de mal à s'imposer car, pour les rémois par exemple, la Champagne désignait
l'étendue des terres infertiles, où l'on ne pouvait que faire paître des
moutons : c'était justement tout ce qui s'opposait au vignoble! Tout au
long du XVIIème siècle, ces vins connurent de plus en plus d'adeptes, tant
à la cour de France qu'à la cour d'Angleterre, grâce notamment à la
promotion qu'en faisait une grande famille parisienne qui possédait de
vastes terres en Champagne. Ces amateurs sont responsables de l'évolution
des "vins de Champagne" en vins gris, très faiblement colorés. Or, les
vignerons se sont très vite aperçus que ces vins gris vieillissaient très
mal en fûts. Ils eurent alors l'idée de les mettre rapidement en bouteille
afin de conserver au mieux les arômes. On estime que les premières mises
en bouteille datent des années 1660.
Le tirage avait lieu avant la fin de la première fermentation. Les champenois ont découvert que les vins
devenaient naturellement pétillants et particulièrement s'ils étaient peu
colorés, peu chargés en alcool et tirés à l'équinoxe du printemps. Cette
évolution séduisit immédiatement les anglais : c'est peut-être grâce à eux
que le vin de Champagne resta pétillant car il causa dès lors beaucoup de
tracas aux vignerons : les bouteilles explosaient! Le champagne n'était
pas encore complètement achevé : il lui restait à avoir un père; ce fut
Dom Pérignon, (voir histoire de la capsule) moine à l'Abbaye bénédictine
d'Hautvillers, responsable des vignes, des pressoirs et des celliers
appartenant à l'Abbaye de 1668 à 1715.
Un autre moine bénédictin d'Hautvillers affirma en 1821 que Dom Pérignon avait inventé la méthode
d'élaboration d'un vin pétillant. Aujourd'hui, on a tendance à penser
qu'il aurait été plutôt le premier à pratiquer l'assemblage. Néanmoins, on
est certain que ses vins jouissaient d'une très grande réputation à son
époque. C'est au XVIIème siècle que le champagne commença à acquérir une
renommée mondiale, grâce à de célèbres globe-trotters tels Claude Moët,
Philippe Clicquot, Florenz-Louis Heidsieck. Au XIXème siècle,
Pierre-Nicolas-Marie Perriet-Jouet, Mumm, Bollinger... prennent le relais.
De célèbres veuves comme Mme Pommery, Mme Clicquot, Mme Perrier pour ne
citer qu'elles reprirent les affaires de leurs maris en main et achevèrent
la promotion d'un champagne de qualité irréprochable.
L'HISTOIRE DE LA CAPSULE DE CHAMPAGNE
Tout commença en 1670 lorsque Dom Pérignon, moine cellérier de l'abbaye d'Hautvilliers fut intrigué par
l'évolution du vin quelques années après sa mise en bouteille. Il
découvrit ainsi le moyen de faire mousser le vin de Champagne.
Au début, de simples chevilles garnies d'étoupe recouvertes de cire servaient
à fermer les bouteilles. mais ce système était insuffisant face à la
pression intérieure des bouteilles et les bouteilles elles-mêmes cédaient
parfois. Les bouchons de liège vinrent à la rescousse avec une fixation de
fil de chanvre pour éviter que le bouchon ne s'en aille. Toutes les
bouteilles étaient bien sûr fermées à la main et l'imagination de l'homme
lui fit inventer pers systèmes permettant toujours d'être plus efficace qu'avant.
On inventa ainsi le "calebotin" ou bien "calice" ou
encore "pot à ficeler" qui permettait de fixer solidement la bouteille
pendant que l'on ficelait le bouchon à l'aide d'un "trèfle", qui donnait
plus de force au serrage et évitait de s'abîmer les mains. Puis un jour,
vers 1855, une personne d'Avize : Nicaise Petitjean inventa le "Cheval de
bois", appareil facilitant grandement les opérations servant à boucher les
bouteilles de champagne car ce métier était très pénible.
A partir
de ce jour, un ficeleur pouvait boucher jusqu'à 1000 bouteilles par jour
en 10 heures. Ce système de fixation était assez instable : la ficelle
pourrissant facilement dans les caves humides. Certains négociants
ajoutaient donc un fil de fer torsadé pour plus de sûreté mais cela
nécessitait l'utilisation d'une pince spéciale pour ouvrir la bouteille.
Des perfectionnements arrivèrent avec l'idée de faire une boucle sur le
fil à ficeler (parfois agrémentée d'une pastille de plomb). On eut ensuite
l'idée de préformer le fil de fer pour faciliter le travail des ouvriers
et des machines virent le jour pour effectuer ce travail. Les premiers
muselets apparurent ainsi vers 1881.